Groupe émergent, et pourtant. Born Idiot, le groupe d’indie pop composé de Tiago Ribeiro, Clément Le Goff, Camille Parlier, Louis Kuipers et l’auteur-compositeur Lucas Benmahamme, compte déjà plusieurs projets à son palmarès. Depuis leur formation en 2015, les cinq rennais ont à leur actif un premier album prometteur, « Afterschool » (2017), qu’ils ont d’ailleurs autoproduit. Ils ont ensuite enchaîné par la ballade avec Flore Benguigui, la chanteuse de L’Impératrice (« Cocktail Bomb », 2018). Born Idiot a d’abord dévoilé le single « Lonely Coco Trip » en février, puis l’EP « Coco Trip » (en édition chez The Gum Club) en mars. Pour accueillir ce nouveau projet, le groupe a mis en place une stratégie digitale intelligente : une série de trois clips, qui suit le quotidien et les aventures de la famille Hunter.
Rencontre avec les Hunter
Un peu sur la même idée que The Lumineers et sa série sur la famille Sparks, le groupe de pop indépendante aux inspirations psychédéliques et rétro-nostalgiques a dévoilé les images de la famille Hunter en trois temps, avec un premier volet, « Lonely Coco Trip / Coco Trip Part 1 », paru début février dernier. C’est seulement bien plus tard, en juin, que la suite du projet, « Crush / Coco Trip Part 2 » et « Pictures / Coco Trip Part 3 », a été mis en ligne. Born Idiot a ainsi laissé planer le suspense pendant plusieurs mois, laissant vivre « Coco Trip » par lui-même.
Dès les premiers instants, on découvre l’environnement des Hunter : un camp de caravanes défraichies au fin fond du Wisconsin (sur le modèle très caricatural des rednecks). Les membres de cette famille sont peu ordinaires et crasseux ; certains sont d’ailleurs connus pour leur passif sombre et violent. Le père Rick Hunter et les frères jumeaux Micky & Drew croisent la route de Phil Powers, Gunther Mc Guire, Javier Rodriguez, mais aussi Elizabeth Von Kokosnuss, cadette d’une famille bourgeoise dans laquelle elle n’a pas trouvé sa place. L’atmosphère est donc posée d’entrée de jeu ; la personnalité des personnages est clairement définie. Va ensuite s’enchaîner tout un tas d’aventures avec, notamment, la disparition de Phil.
Une volonté de créer un contenu et d’imposer une identité précise
Si on apprécie autant cette opération digitale, c’est parce qu’elle a été construite intelligemment, et sur bien des niveaux. En effet, un véritable storytelling y a été appliqué : chaque membre du groupe y incarne un personnage, à qui ont été attribuées une vraie personnalité et une histoire pensées en amont. Cependant, et c’est ce qui fait la touche en plus, on saisit tout de même l’autodérision et le second degré.
En plus de cela, Born Idiot n’a pas négligé sa stratégie social media. Justement, ce projet de triptyque a permis au groupe d’alimenter les réseaux sociaux avec des photos et des synopsis, publiées selon un planning précis. Les personnages de la famille Hunter ont donc été présentés un à un et les membres du groupe continuent de jouer sur ce storytelling sur leur compte Instagram.
Cette stratégie semble fonctionner : la musique rétro-planante de Born Idiot n’est que d’autant plus mise en valeur, face à ces personnages loufoques, brutes et violents. Et le premier clip a été visionné plus de 10,000 fois depuis sa sortie en février (or, le groupe réunit 910 abonnés sur YouTube). Parce que ce projet mérite d’être vu encore plus, on leur souhaite que les chiffres continuent de grimper.
Pour écouter « Coco Trip« , le dernier EP de Born Idiot, c’est par ici.
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